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iciHaïti - Un peu d'histoire : Virginie Sampeur première poétesse et femme de lettres haïtienne 15/05/2023 09:47:53 Virginie Sampeur est l'auteure du célèbre et déchirant poème « L'abandonnée », écrit en 1876, et reproduit dans de nombreuses anthologies. Elle est également l'auteure d’« Angèle Dufour », un roman semi-autobiographique inédit (Louis Morpeau) et des « fantaisies » publiées çà et là, dont « Le songe d'Estelle », « Francine»… Elle a aussi collaboré à diverses revues littéraires haïtiennes. Pour une raison inconnue, Virginie Sampeur a brulé plusieurs de ses manuscrits avant de s'installer en France en 1876. Institutrice de formation, polyglotte et cultivée, Virginie Sampeur a dirigé le Pensionnat national des demoiselles à Port-au-Prince pendant huit ans. La grande voix de la poésie haïtienne du 19e siècle était la femme du poète Oswald Durand. Née à Port-au-Prince le 28 mars 1839, Virginie Sampeur meurt dans sa ville natale le 8 juin 1919. Poème « L’Abandonnée » (1876) : « Ah ! si vous étiez mort ! De mon âme meurtrie Je ferais une tombe où, retraite chérie, Mes larmes couleraient lentement, sans remords… Que votre image en moi resterait radieuse ! Que sous le deuil mon âme aurait été joyeuse ! Ah ! si vous étiez mort ! Je ferais de mon coeur l’urne mélancolique Abritant du passé la suave relique, Comme ces coffrets d’or qui gardent les parfums; Je ferais de mon âme une ardente chapelle Où toujours brillerait la dernière étincelle De mes espoirs défunts. Ah ! si vous étiez mort , votre éternel silence, Moins âpre qu’en ce jour, aurait son éloquence, Car ce ne serait plus le cruel abandon Je dirais: « Il est mort, mais il sait bien m’entendre, Et peut-être en mourant n’a-t-il su se défendre De murmurer: « Pardon ! » Mais vous n’êtes pas mort! ô douleur sans mesure! Regret qui fait jaillir le sang de ma blessure, Je ne puis m’empêcher, moi, de me souvenir; Même quand vous restez devant mes larmes vraies, Sec et froid, sans donner à mes profondes plaies L’aumône d’un soupir ! Ingrat ! vous vivez donc, quand tout me dit vengeance ! Mais je n’écoute pas ! À défaut d’espérance Le passé par instants revient , me berce encore. Illusion, folie ou vain rêve de femme, Je vous aimerais tant, si vous n’étiez qu’une âme ! Ah ! que n’êtes-vous mort ! » IH/ iciHaïti
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